Les différents stéroïdes sexuels produits sont tous conduits vers différents organes et influent sur ces derniers. Par exemple, l’oestrogène a un effet sur le tissu osseux et les stéroïdes androgéniques (anabolisants) peuvent entrainer une atrophie des testicules. De plus, comme nous l’avons vu dans les parties précédentes, les hormones (testostérone, œstrogène …) ont un rôle majeur dans le développement et la détermination des caractères sexuels primaires et secondaires. Dans cette partie nous nous intéresserons surtout au rôle que joueront ces stéroïdes sexuels au niveau du cerveau. Celles-ci traversent le cerveau (la barrière hémato-encéphalique) et agissent directement sur le fonctionnement des neurones. Cette action s'exerce généralement par l'intermédiaire de récepteurs cytosoliques qui, lorsqu'ils sont liés à l'hormone, sont capables de modifier le fonctionnement du génome et par là d'influencer la synthèse protéique. Il s'ensuit des modifications durables des comportements et des réponses adaptatives aux stimuli ou encore des rétroactions sur la sécrétion des hormones cérébrales. (http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/3475/MS_1986_4_198.pdf?sequence=1)
​
Nous allons désormais nous intéresser à certaines de ces modifications.
Au niveau cognitif :
​
Dans l’espèce humaine des différences entre sexes ont été observées. Nous allons nous intéresser à des différences au niveau des capacités cognitives. Ces différences ont surtout été démontrées au niveau des capacités spatiales. Des expériences ont été menées sur un échantillon d’individus masculins et sur un échantillon d’individu féminin. Les deux groupes devaient déterminer, en effectuant des rotations mentales, si deux objets sont identiques ou miroir l’un de l’autre. Il a alors été constaté que les hommes étaient plus rapides et plus performants que les femmes. Nous avons pu constater que les deux groupes utilisaient des méthodes différentes pour accomplir la tâche. En effet alors que la région pariétale est activée chez les hommes lors de la tâche, chez les femmes ce sont plus les régions frontales et temporales. Ces différences seraient directement dues aux hormones gonadiques. Il a été constaté que chez les femmes atteintes d’hyperplasie congénitale (voir définition plus bas) des glandes surrénales, produisant donc un taux d’androgène supérieur aux autres femmes, sont bien plus efficaces dans les taches spatiales. En revanche certains hommes, produisant peu d’androgènes du fait d’un hypogonadisme-hypogonadotrope sont beaucoup moins efficaces dans ce genre de tâche que des hommes lambda.
Ainsi les androgènes sont à l’origine d’une meilleure performance des hommes.
​
Pour plus d'informations:
(http://tecfaetu.unige.ch/etu-maltt/volt/linhqua0/stic-2/ex12/ex12.html)
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
Nous pouvons voir en bleu la courbe représentant la production du taux de testostérone chez les hommes en fonction du temps et en rouge la courbe du taux de testostérone chez la femme en fonction du temps.
Modélisation d'un cube dans l'espace
L'hyperplasie congénitale est une anomalie des glandes surrénales situées au-dessus des reins. Celles-ci ont pour fonction de produire certaines hormones dont les androgènes (hormones mâles fabriquées aussi bien chez les hommes que chez les femmes). L'anomalie provoque une production anormale de ces hormones. Certaines hormones ne sont pas produites en quantité suffisante alors que d'autres sont fabriquées en excès. Il existe différents cas. Dans certains cas les glandes surrénales ne produisent pas assez de cortisone, l'hypophyse essaie alors d'augmenter la production de celui-ci. Cela provoque une surproduction de cholestérol qui, se trouvant en excès, engendre une augmentation des androgènes.
Chez le fœtus féminin, cet excès entraîne une virilisation de l'apparence des organes génitaux qui s'accentue jusqu'à l'âge adulte.
Pour plus d'informations :
Au niveau de l'agressivité et de la dominance :
​
On constate que chez les hommes le taux de testostérone est plus élevé que chez la femme. Chez les hommes, de la testostérone est produite dans les glandes surrénales et dans les testicules alors que chez la femme elle n’est produite que dans les glandes surrénales. Ce taux plus élevé de testostérone entraîne des conduites de dominance et d’agressivité. Différents témoignages notamment un d’une personne ayant fait les démarches pour changer de sexe nous montre l’importance de cette hormone. Afin de devenir un homme, elle a pris des doses de testostérone qui ont eu une influence sur son caractère. Elle a pu observer une augmentation de son irritabilité et de son agressivité.
En revanche, la suppression des organes produisant la testostérone fait généralement décliner cette agressivité. Pareillement, une étude menée sur des criminels a suggéré que les prisonniers ayant commis un crime violent, et étant très agressif ont un taux de testostérone plus élevé que la normal.
Le taux de testostérone est donc primordial dans l’agressivité.
​
Pour plus d'informations :
(https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/comportement/la-testosterone-lhormone-du-pouvoir-3517.php)
​
Au niveau des humeurs :
​
Les hormones sexuelles ont aussi une incidence sur les humeurs. En effet il a été constaté que le taux d'œstrogène pouvait affecter l’humeur et l’état mental. L’œstrogène accroît la densité dans le cerveau antérieur des récepteurs de la sérotonine et elle accroît aussi la densité des sites du transporteur de celle-ci. La sérotonine agit comme hormone messagère permettant au message nerveux de passer correctement d’un neurone à l’autre.
Figure : Densité accrue des récepteurs 2A de la sérotonine dans le cortex antéro-frontal (FC) et le cortex cingulé (CgC) dans le cerveau de rat traité avec de l' œstrogène (B) comparé à un rat non traité (A).
Elle régule les comportements alimentaires et sexuels, l’anxiété et le cycle du sommeil. Une preuve que la sérotonine est un régulateur essentiel est que le « Prozac », un antidépresseur, agit directement sur les récepteurs de celle-ci. La testostérone influe aussi sur la sérotonine en étant converti en estradiol, une des formes de œstrogène.
Ainsi la chute du taux d’œstrogène que les femmes peuvent subir durant la période de menstruation, à l’accouchement ou encore à la ménopause, implique des désordres de l’humeur et ainsi peut provoquer un état dépressif. Mais également, lorsque le taux d'œstrogène est élevé nous remarquons aussi une sensibilité et irritabilité de la femme. Nous pouvons donc comprendre que l’œstrogène à travers la sérotonine joue un rôle important dans les humeurs féminines.
​
Pour plus d'informations :
Evolution de différentes hormones, FSH, LH, progestérone et oestradiol, en fonction de la ménopause
Evolution de la concentration d'oestrogènes en fonction du cycle ovarien
Au niveau de la libido :
​
Une expérience sur des femmes a été faite consistant à analyser leur taux de progestérone et d'estradiol en fonction des semaines et mois suivant l’expérience. De plus, les chercheurs les ont interrogées sur leur pratique et désir sexuel sur ce laps de temps . En comparant la concentration d’hormones et le désir sexuel, les résultats ont montré que l’estradiol augmenterait le désir sexuel, mais qu'au contraire, la progestérone le diminuerait. Cette étude permet de comprendre que le désir sexuel, appelé aussi libido, est directement lié à la sécrétion de ces deux hormones. En effet, lors de l’ovulation et donc du pic d’estradiol, le désir est maximum chez les femmes puis diminue fortement lorsque les menstruations sont terminées, ainsi accompagnées d’une augmentation de progestérone au rôle inhibiteur.
Chez les hommes, une étude a permis de démontrer l’importance de la testostérone (10 fois plus concentrée chez l’homme que chez la femme) sur l’appétit sexuel. Effectivement, cette étude mettait en évidence que pour guérir les troubles de l’érection, notamment chez des sujets diabétiques chez qui ce trouble est fréquent, la prise de testostérone régulait ce problème. Ainsi, la testostérone est une hormone à l’origine et responsable de la libido masculine.
​